L’Etat prôné par la Constitution de 1987
L’Etat haïtien d’aujourd’hui est formé d'un groupement de personnes appelées « Peuple haïtien » fixé sur un territoire donné (le territoire haïtien), soumis à l’autorité d’une Constitution (la constitution haïtienne du 29 mars 1987). Il s’identifie à partir de ses symboles et prend la forme d’une république unitaire, démocratique, socialiste.
Les symboles d’Haïti
On les retrouve dans les signes définis par la Constitution pour reconnaître la République d’Haïti : Citons:
- Les couleurs nationales : Bleu et Rouge ;
- L'Hymne national : la Dessalinienne ;
- La devise nationale : Liberté- Egalité – Fraternité ;
- La légende nationale : L’union fait la force ;
- Les langues officielles : Le créole et le français ;
- L’unité monétaire : La gourde ;
- La capitale : Port-au-Prince.
En son article 7, la Constitution de 1987 rejette tout pouvoir fondé sur le culte de la personnalité.
Forme de l’Etat Haïtien
Au début de l’acte de l’indépendance haïtienne est inscrite l’expression : «République d’Haïti». Sur la base de cette remarque, rien n’empêche de croire que nos ancêtres avaient délibérément opté pour une Haïti de forme républicaine et aucun argument jusqu'à date ne prouve le contraire. D’ailleurs, la littérature mondiale de l’époque fit grand écho de la naissance de la première République nègre indépendante du monde.
La première Constitution haïtienne publiée le 20 mai 1805 avait violé cette disposition sacrée, élevant Jean-Jacques Dessalines, jusque là Gouverneur Général d’Haïti, au rang de l’empereur. A l’article 20 de cette constitution, nous lisons : «Le peuple reconnaît pour Empereur et Chef suprême de l’Armée Jean-Jacques Dessalines, le vengeur et libérateur de ses concitoyens…»
Après la mort de l’empereur, la Constitution du 27 décembre 1806 a rétabli la République. Pétion a été nommé par l’Assemblée constituante Président d’Haïti. C’est à partir de cette date, que le mot Président rentre dans notre vocabulaire politique. Dessalines, le premier Chef d’Etat haïtien, en compétition ouverte avec Napoléon Bonaparte, gouverneur de la France à l’époque, avait préféré, au début de son règne, le titre de gouverneur Général à celui de Président de la République.
L’instabilité politique qu’Haïti n’a cessé de connaître dans son histoire, lui a fait expérimenter diverses formes d’Etat qui existent dans le monde telles: l'Empire avec Dessalines et Faustin Soulouque, la Monarchie absolue avec Henri Christophe et la République, qui reste la forme dominante de l’Etat haïtien.
Jean Pierre Boyer a cultivé un grand respect pour la forme républicaine d’Haïti. Resté 25 ans au pouvoir, il n’a jamais nourri l’ambition de la modifier. Plus près de nous, les Présidents François Duvalier et Jean-Claude Duvalier, malgré leur obstination à diriger l’Etat en chef suprême et effectif, n’ont jamais osé changer sa forme républicaine, durant leur long mandat.
La dernière Constitution en date, la Constitution de 1987 en son article 1er stipule : «Haïti est une République, indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre, démocratique et sociale. » Haïti est un Etat unitaire, ce qui veut dire que tous les citoyens sont soumis à une seule Constitution, s’établissent sur un seul territoire obéissent à une seule autorité.
La mission de l’Etat Haïtien
La mission fondamentale de l’Etat haïtien ne se diffère pas de celle attribuée à tous les Etats du monde. Elle consiste, en référence à la loi, à garantir les droits inaliénables et imprescriptibles des êtres humains.
Dans la Constitution haïtienne de 1987, il y a au moins une dizaine d’articles qui enjoignent l’Etat à garantir les droits fondamentaux des citoyens: Droit à la vie et à la santé, droit au respect de la personne humaine, droit à l’alimentation, droit à un logement décent, droit à l’éducation, droit au travail et à la sécurité sociale. En Haïti, les dispositions constitutionnelles régissant les droits fondamentaux sont toujours restées lettres mortes faute d’un Etat affranchi des obstacles de son état primitif.
